Du 22 au 30 avril 2023

vernissage le jeudi 20 avril à 18h

Exposition les samedis et dimanches de 14 à 18h et sur rendez-vous

IN VITRO, un duo show avec Esther Babulik et Gladys Sauvage.

« L’exposition IN VITRO est un laboratoire, un espace d’expériences et de recherches où l’on cultive, on accouple, tissus vivants et mécaniques.
 
Nous cherchons à donner vie à de nouvelles entités, des corps hybrides, à l’image des étranges mutations qui (dés)ordonnent notre écosystème. Des micro-organismes aux machines, IN VITRO met en exergue la complexité du vivant ; ses multiples collaborations et connections rendues invisible par un système normé et anthropocentré.  En proposant une fiction à la fois sensible et dérangeante, nous repensons l’inapproprié ; le non-classable.

Être cyborg. Être sensible. Être vivant. »

La pratique de Gladys Sauvage s’articule autour de l’art de la dentelle, et plus particulièrement de la dentelle aux fuseaux. Son travail est constitué d’un ensemble d’éléments significatifs : la dentelle elle-même, la technique et l’artisanat, les outils propres à la dentelle, son histoire et son étude contemporaine – tous ces aspects sont égaux hiérarchiquement. Par ailleurs, Gladys Sauvage présente ses œuvres sous forme d’installations, de performances, associées à des dispositifs mécaniques (son art vit, respire, bouge), elles sont projetées ou interagissent avec d’autres artistes (d’autres mains, d’autres corps). Sa présentation et sa construction sont profondément réfléchies. L’artiste repense continuellement sa pratique et la pertinence de son travail. Elle développe actuellement un projet de médiation et a adopté une approche éducative et sociale, animant des ateliers et transmettant les vertus de la dentelle à un public diversifié. La technique complexe de la dentelle enseigne la patience, la concentration, la qualité et le travail consciencieux et minutieux.

Gladys expérimente et collectionne. Elle trouve de la beauté et de la signification dans les outils techniques : les fuseaux, les cartons (patrons historiques de la dentelle), les dessins techniques. Elle tisse sa propre corde, construit son propre métier, ses propres machines, présente le rouleau de dentelle comme faisant partie de l’œuvre finale. Son travail est tridimensionnel, non seulement physiquement, mais aussi dans ses thèmes. Il peut, et doit, être examiné et disséqué – il soulève des questions sur le temps, la création et la beauté. En outre, sa matérialité est exceptionnellement riche : la dentelle elle-même est sensuelle et opulente, les structures sont techniques. Les œuvres sont impressionnantes par leur mise en scène et leur installation, mais aussi par leurs détails et leur finesse. En ce sens, son travail possède une qualité brute, mais aussi une touche très délicate. La chaleur de l’essence organique, des fibres et du bois, est associée à la dureté du processus de fabrication. Rappelant le corps et son mécanisme, presque comme une peau parfois, Gladys Sauvage présente des œuvres exceptionnellement uniques avec une identité et une histoire qui leur sont propres.

Gladys Sauvage – À corps perdu – 2020 – 118 x 56 cm – Dentelle aux fuseaux

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Les sculptures d‘Esther Babulik sont composées de structures tissées selon une technique de vannerie traditionnelle, puis recouvertes de cire teintée à chaud. Babulik a d’abord étudié le textile et la mode, puis s’est orientée vers la sculpture pour forger un corpus d’œuvres plus tridimensionnelles. L’artiste a développé ses compétences en vannerie pour en faire une pratique personnelle : la superposition de cordes tissées en strates cylindriques, construisant ainsi des formes saillantes. Il s’agit d’un processus extrêmement long et fastidieux. Ensuite, la cire est appliquée sur le squelette de fibres par couches et teintes successives du derme jusqu’à l’épiderme.  La cire offre à la surface une enveloppe irrégulière et huileuse. L’œuvre possède une identité distincte, idiosyncrasique, presque humaine.
 
Esther Babulik crée des formes androgynes, un mélange de parties féminines et masculines, faisant parfois référence aux systèmes reproductif et sexuel, et rappelant souvent des organes. Ses sculptures sont personnifiées et semblent vivantes. Fusion entre le corps et la machine, ‘ce sont des machines reproductrices autonomes, qui s’autofécondent’. Sorte de métamorphose, elles ont fusionné et grandi pour devenir des formes individuelles, presque des créatures. Dans son atelier, l’ensemble rappelle les cabinets de curiosité ou encore les archives scientifiques. Elles sont étranges et parfois dérangeantes, mais séduisantes par leur nature perturbatrice et particulière. Leurs formes sphériques et organiques s’enroulent et nous invitent à suivre leurs parties et leurs cavités. Semblant extraites de leur système, ses œuvres ne sont cependant pas statiques. Déstabilisantes, cordons ombilicaux ou évocations d’organismes microscopiques, Babulik transfigure le corps et ses mécanismes en sculptures complexes envoûtantes d’une beauté qui leur est propre.

Esther Babulik


Du 22 au 30 avril 2023

Galerie Espace-d
rue des Atrébates , 87
1040 Etterbeek
Belgique
0476 48 28 83
espace-d@proximus.be