Techniques/disciplines : broderie main/machine, dessin au fil.
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MUSEO DEL RICAMO E DEL TESSILE
Barbara PAVAN
VALTOPINA
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PARATISSIMA NICE & FAIR
NICE & FAIR Contemporary Visions
PARATISSIMA CIRCUS
Ksenia Yarosh e Federia Tomatis
TURIN
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TALENTS BEST OF 2022
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Cavallerizza
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CASERMARCHEOLOGIA
Barbara PAVAN
SANSEPOLCO
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PRIZE TALENT 2022
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CASERMARCHEOLOGIA
Barbara PAVAN
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International Fiber Art Exhibition CREATIVITY Honouring the 100th anniversary Janina Monkuté-Marks Museum
Fiber Art Exhibition CREATIVITY
Janina Monkuté-Marks Museum
Erny Piret
Kédainiai
Kédianiai
Lituanie
Christelle Jeanne Lacombe Vit à Paris
Psychanalyste et Plasticienne, travaille en hôpital de jour auprès d’adolescents souffrant de troubles psychiques, et en cabinet libéral. Pratiques artistiques : textile – céramique - gravure
Ma pratique de création et de psychanalyste se trame d’une même étoffe. Le nouage qui se tisse entre le mot et le langage plastique soutient ma recherche.
Mon travail de création s’est orienté progressivement vers le textile soutenu par une vive préoccupation des enjeux de la lettre nouée au corps.
L’Être habité par le langage en est dépassé, porteur d’une parole qui vient au-devant de lui, le renverse et l’atteint, tels des mots charriés dans les veines. C'est tout le corps piqué au vif de la lettre qui s’en trouve bouleversé.
Ça parle, les mots se jouent de nous, alors jouer avec des fictions de lettre, c’est ma manière de jouer avec « le trou des mots » selon une expression courante au Sichuan et c’est un acte fondamentalement libérateur.
Un peu à la manière d’Alice au pays des merveilles, c’est l’univers qui se déforme et se renverse, le corps ne cesse de glisser, tomber. Il se rétrécit ou se démesure. Les voix se déforment. Alice entre pour entendre le non-sens, y rencontre les figures de ses terreurs et de ses excès, elle se trouve confrontée au paradoxe, à l’absurde, au bizarre et au discours illogique. Le pays des merveilles est un monde surréaliste, qui désarticule la logique pour la réarticuler autrement.
Les fictions de lettres sont des lieux de pleine ambiguïté, permettant de maintenir une question ouverte pour que la lettre joue son jeu, sa fiction, sa mélodie. Tel un tour de passe-passe, à la manière d’une ritournelle, de lettre en lettre.
Le mouvement de la ritournelle qui va, qui tourne, un temps de tours où chaque tour est l’unique fois, ramène dans son tempo chaque fois d’autre mots illisibles qui travaillent aux différences, traçant de singulières géographies
Elle peut se répéter, la ritournelle, comme les gestes créateurs, car cette incessante reprise ne résonne pas avec un déjà vu, un déjà entendu, mais avec cette particularité de faire surgir l’étonnement et le toujours ailleurs.
La machine à coudre devient ici une presque machine à écrire. Une machine à écriture quasi fait main ! J’y contrarie en permanence la régularité de son rythme, sa mécanique quasi parfaite, afin d’y faire surgir l’insuffisance, les ratés, le bouillonnement, la saturation, les suspens, la faille, la béance.
La langue s’écoule d’un fil bleu de lettre en lettre mais elle est aussi travaillée par ces coupures dont le corps du texte porte la marque. Filer et couper, des actes qui fécondent des architectures, des ordonnances, bordant la différence de lettre en lettre. Coupure dans la chaine infernale des boucles, afin d’en découdre avec le discours rationnel et logique de la connaissance.
C’est ainsi que le Logos se manifeste à travers les vacillations – erreurs – hésitations, bévue, trébuchement, lapsus de l’inconscient.
La série composée de quarante « Fictions de lettres » témoigne d’une langue « tourneboulée ». Le fil de la pensée ne file pas droit, il s’embrouille, et s’en débrouille parfois avec humour. Le message ici vagabonde pour se tenir loin des vérités et du sens.
Le message dont la forme poétique met en évidence la matérialité d’un corps, d’une fragile et imparfaite texture. La lettre à la fois s’offre et se dérobe essayant de ménager les effets de surprises et poétiques.
Parce que le mot manque !
« L’art doit intervenir à l’endroit même où quelque chose fait défaut » comme le dit Annette Messager.
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