laura sánchez filomeno

Dans mon travail, la nature peut être envisagée en tant que source d’approvisionnement de
matière première et comme un outil pour la création artistique en utilisant des matières que
l’environnement m’offre, tels quels les cheveux, et en même temps comme source d’inspiration.
Je puisse me sources d’inspiration dans le milieu naturel. Mon œuvre me permet de communiquer
ma sensibilité envers des matières résiduelles qui sont communément rejetés dans notre société
et aussi sur les souvenirs qui nous devons faire perdurer.
Mon travail procède d’une désacralisation de tout ce qui entoure les résidus corporels. Il s’agit non
seulement de rassembler ce qui est tombé du corps, ses déchets, qui ont survécu à l’épreuve du
temps, mais aussi de les regrouper pour récréer l’univers d’une nature reconstituée, ce qui lui
donne un nouveau sens. Mon intention est de camoufler le cheveu dans la broderie et de créer
des œuvres qui sont pourvues d’un nouveau sens, d’une nouvelle beauté.
Influencée par l’esprit baroque et sa manière particulière de mettre l’accent sur l’illusion, l’hybridité
et la tromperie, dans mon travail, la découverte de l’origine de ma matière première dévoile le côté
caché de ma recherche artistique, celle de la mort, de l’artifice et du camouflage. Dans mes
œuvres, différents concepts se mêlent, comme un tissage, démontrant mon besoin d’explorer des
questionnements qui sont à la fois paradoxaux et complémentaires, de voir les deux « côtés du
miroir » comme celui de l’attirance et de la répulsion, le sublime et l’obscène, le sacré et le profane,
qui reflètent le constat d’une dualité présent dans toute ma recherche plastique.
Il y a plusieurs sources qui constituent le pilier de ma recherche. Mes œuvres trouvent une source
d’inspiration dans tous les champs des sciences, comme de la biologie mais aussi de la botanique,
et la géographie. Je m’intéresse également aux collections et aux principes de classification, tant
dans les Cabinets de curiosités, où je recherche une certaine continuité entre la nature et l’art, les
naturalia et les artificialias, comme dans les Musées d’histoire naturelle.