lola barrett

D’une histoire, une ritournelle secrète, un poème, jaillissent des objets plastiques, des événements, des performances. 

Le plastique naît du conte et de la poésie, travaillant dans un rapport entre des mondes oniriques que je développe dans une pratique de prose, ce sont les racines de ces imaginaires posés en amont qui donnent naissance de divers objets, comme autant de personnages et d’éléments de décorum qui prendraient vie dans le monde tangible.

Qu’il s’agisse d’un travail in-situ ou non, il y a toujours, dans mon travail, un besoin de s’ancrer dans l’histoire, dans l’usage, dans l’interprétation, dans la légende.

Des mots, des noms, des idées. Être, au monde, à soi, aux autres. Marcher en équilibre sur le fil du chaos en regardant toujours les nœuds, les intrications, le présent, le passé, le futur. Le vrai et le mythe, l’Histoire ou le conte. Le qui et son quoi.

L’œuvre est le décor, l’œuvre est l’expérience qui est induite par l’ensemble du décor. L’œuvre est le costume, l’expérience que fait l’habit, le personnage qui habite le décor.

Ma pratique artistique constitue un assemblage narratif au sein d’installations.

Les sculptures deviennent les incarnations des éléments narratifs. Je perçois l’installation comme une maquette où chaque œuvre, tout en ayant sa propre existence, contribue à l’élaboration d’un récit. Leur agencement reste fluide, évoluant au fil du temps. Pour moi, un projet n’est jamais définitivement figé. De nouveaux personnages peuvent émerger des années plus tard, inspirés par l’univers que j’ai créé.

Je travaille principalement avec des matériaux tissés et de la céramique pour mes sculptures. J’apprécie l’interaction entre ces matériaux qui, combinés, offrent un contraste entre souplesse et rigidité. Les tissus évoquent souvent le monde de l’enfance, notamment à travers mes sculptures textiles qui prennent parfois la forme de « soft-toys ». En plus de la sculpture, je crée également des costumes qui me permettent d’incarner moi-même ces récits. Ils sont une extension de mon travail narratif, m’offrant la possibilité de me fondre dans l’histoire que je construis. Ces costumes sont souvent utilisés dans des performances où je me mets en scène, incarnant les personnages et les idées issus de mes installations. Ils deviennent ainsi des éléments vivants de mon processus créatif, offrant une dimension tangible à mes réflexions narratives.