Christelle Lacombe

Christelle Lacombe
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Fiction de lettre #14
Entre 2020 et 2023
23 x 17 cm
Broderie machine à coudre et main
Coton et fils
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Fiction de lettre #22
Entre 2020 et 2023
23 x 17 cm
Broderie machine à coudre et main
Coton et fils
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Fiction de lettre # 18
Entre 2020 et 2023
23 x 17 cm
Broderie machine à coudre et main
Coton et fils
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Fiction de lettre #17
Entre 2020 et 2023
23 x 17 cm
Broderie machine à coudre et main
Coton et fils
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Fiction de lettre #21
Entre 2020 et 2023
23 x 17 cm
Broderie machine à coudre et main
Coton et fils
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Fiction de lettre #1
Entre 2020 et 2023
23 x 17 cm
Broderie machine à coudre et main
Coton et fils
Née le 17/01/1969
Vit à Paris
EXPOSITIONS COLLECTIVES
2023
Appunti su questo Tempo – Comissaire: Barbara Pavan –
Casermarcheologica- Sansepolcro AR(55) – Italie
2022
Appunti su questo Tempo – Comissaire: Barbara Pavan – Museo del Ricamo e del tessile – Valtopina – Italie
Paratissima Nice & Fair – L’immortale Fascino dell’Analogico – comissaires: Ksenia Yarosh et Federia Tomatis – Contemporary Visions – Cavallerizza – Torino – Italie
PRIX
TALENT PRIZE 2022
PRESSE
Interview par Barbara PAVAN pour ArteMorbida :https://www.artemobida.com/christelle-jeanne-lacombe/?lang=en
FORMATIONS
Diplômée de L’École supérieure des arts appliqués Duperré Paris 3ème
Diplômée en art-thérapie spécialisée en art-plastique
EXPERIENCES PROFESSIONNELES
Exerce en hôpital de jour pour adolescents depuis 20 ans
Engagée auprès de Société psychanalytique à Paris depuis 20 ans.
Responsable de formation durant 20 ans
Exerce en cabinet libéral depuis 15 ans
Christelle Jeanne Lacombe
Vit à Paris
Psychanalyste et Plasticienne, Christelle Lacombe travaille en hôpital de jour auprès d’adolescents souffrant de troubles psychiques, et en cabinet libéral.
Pratiques artistiques : textile – céramique – gravure
Ma pratique de création et de psychanalyste se trame d’une même étoffe.
Le nouage qui se tisse entre le mot et le langage plastique soutient ma recherche.
Mon travail de création s’est orienté progressivement vers le textile soutenu par une vive préoccupation des enjeux de la lettre nouée au corps.
L’Être habité par le langage en est dépassé, porteur d’une parole qui vient au-devant de lui, le renverse et l’atteint, tels des mots charriés dans les veines.
C’est tout le corps piqué au vif de la lettre qui s’en trouve bouleversé.
Ça parle, les mots se jouent de nous, alors jouer avec des fictions de lettre, c’est ma manière de jouer avec « le trou des mots » selon une expression courante au Sichuan et c’est un acte fondamentalement libérateur.
Un peu à la manière d’Alice au pays des merveilles, c’est l’univers qui se déforme et se renverse, le corps ne cesse de glisser, tomber. Il se rétrécit ou se démesure. Les voix se déforment. Alice entre pour entendre le non-sens, y rencontre les figures de ses terreurs et de ses excès, elle se trouve confrontée au paradoxe, à l’absurde, au bizarre et au discours illogique. Le pays des merveilles est un monde surréaliste, qui désarticule la logique pour la réarticuler autrement.
Les fictions de lettres sont des lieux de pleine ambiguïté, permettant de maintenir une question ouverte pour que la lettre joue son jeu, sa fiction, sa mélodie.
Tel un tour de passe-passe, à la manière d’une ritournelle, de lettre en lettre.
Le mouvement de la ritournelle qui va, qui tourne, un temps de tours où chaque tour est l’unique fois, ramène dans son tempo chaque fois d’autre mots illisibles qui travaillent aux différences, traçant de singulières géographies
Elle peut se répéter, la ritournelle, comme les gestes créateurs, car cette incessante reprise ne résonne pas avec un déjà vu, un déjà entendu, mais avec cette particularité de faire surgir l’étonnement et le toujours ailleurs.
La machine à coudre devient ici une presque machine à écrire.
Une machine à écriture quasi fait main !
J’y contrarie en permanence la régularité de son rythme, sa mécanique quasi parfaite, afin d’y faire surgir l’insuffisance, les ratés, le bouillonnement, la saturation,
les suspens, la faille, la béance.
La langue s’écoule d’un fil bleu de lettre en lettre mais elle est aussi travaillée par ces coupures dont le corps du texte porte la marque.
Filer et couper, des actes qui fécondent des architectures, des ordonnances, bordant la différence de lettre en lettre.
Coupure dans la chaine infernale des boucles, afin d’en découdre avec le discours rationnel et logique de la connaissance.
C’est ainsi que le Logos se manifeste à travers les vacillations – erreurs – hésitations, bévue, trébuchement, lapsus de l’inconscient.
La série composée de quarante « Fictions de lettres » témoigne d’une langue « tourneboulée ». Le fil de la pensée ne file pas droit, il s’embrouille, et s’en débrouille parfois avec humour. Le message ici vagabonde pour se tenir loin des vérités et du sens.
Le message dont la forme poétique met en évidence la matérialité d’un corps, d’une fragile et imparfaite texture.
La lettre à la fois s’offre et se dérobe essayant de ménager les effets de surprises et poétiques.
Parce que le mot manque !
« L’art doit intervenir à l’endroit même où quelque chose fait défaut » comme le dit Annette Messager.