Laurence Limbour

Laurence Limbour
Vite et travaille à Pacé (35)
FRANCE
E-mail
art.laurencelimbour@gmail.com
Site web
www.laurencelimbour.fr
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(96°17’S, 210°26’O)
2020
80 x 80 x 1,6 cm
Pliage
Cartes et plans divers
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Page blanche I – 2020
23 x 33 x 0,1 cm
(Dimensions non encadrées)
Cheveux naturels amalgamés à la laque
et feuille d’argent
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Ecchymose
2020
Diamètre 140 x 2,5 cm
Installation
Cheveux naturels et colorés amalgamés à la laque
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Et cetera desunt
Depuis 2013
Dimensions variables
Installation de divers rouleaux
de cheveux amalgamés à la laque
Cheveux naturels et colorés, laque
- Piet’ment vôtre I 2019 52 x 53 x 3,8 cm Cheveux naturels et colorés amalgamés à la laque, Structure médium et aluminium
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Chimère
De la série Chimère (5 éléments)
2016
Ø 75 cm x 6 cm
Assemblage de divers rouleaux
de cheveux amalgamés à la laque
Cheveux naturels et colorés, laque, métal,
feuillard de cerclage
EXPOSITION INDIVIDUELLE
2015
Cogito rêveur – Espace M – Rennes (35) FR
EXPOSITIONS COLLECTIVES
2020
Chimères, Un étonnement pour la vie – L’école des filles- Huelgoat (29)
Salon Objet textile – La Manufacture de Roubaix – Roubaix (59)
2016
Hybiscus #2 – Galerie Art & Essai – Rennes (35) FR
FORMATION
Master Arts Plastiques – Université Rennes 2 (35) FR
Symbole de pouvoir, de volupté, ou même de distinction sociale, la chevelure par ses multiples formes culturelles et significations sociologiques obsède et fascine. Si le cheveu compte de multiples usages, du rituel à la coquetterie, son statut de matériau reste mineur dans la production occidentale. A peine coupé, le cheveu se voit dessaisi de sa superbe et sa symbolique s’enlise bien souvent dans une dialectique autour de l’absence et de la mort.
Dans son processus de création, Laurence Limbour met en branle cette vision première du fragment pilaire par un travail préliminaire de déconstruction des codes plastiques de cette matière. Trié, décoloré, recoloré, laqué, doré à la feuille, sculpté en masse, ou amalgamé en une fine dentelle, cet agrégat d’humanité est mis au diapason par une diversité de gestes et de techniques, détourné du préjugé de son acceptation, et poussé à bout dans son potentiel. C’est comme matériau absolu et pluriel dans son utilisation qu’il tire ses lettres de noblesse.
Dans une approche d’humilité vis-à-vis de ce matériau, les moyens mis en œuvre par Laurence Limbour ont vœux d’être respectueux, simples, sans interface; patience et répétition forment les clefs de voûte de son processus créatif. Délibérément présente dans son travail, la couleur est appelée au service d’un langage du vivant. Ainsi, dans un entrelacs de temporalités, les petites histoires se mêlent, viennent assaillir les grandes et prennent corps ensemble. Comme pour creuser le sillon d’une mémoire universelle les formes se font anonymes, le figuratif ne s’invite que pour mieux tirer le fil ténu d’une mémoire enfouie.
Ainsi dépossédé de ses stigmates, le cheveu œuvre à la déconstruction picturale et questionne la classification traditionnelle des arts plastiques. Considérées comme distinctes, les caractéristiques sensorielles définies par les Beaux-Arts sont chez Laurence Limbour détournées et mises en dialogue, offrant à voir de multiples complémentarités entre la matière du cheveu et d’autres supports, sans qu’il n’y perdre de sa propre singularité.
Par cette transfiguration de la matière aux frontières plastiques poreuses, Laurence Limbour nous invite à nous questionner sur notre capacité à nous illusionner, autant par notre perception que par notre imaginaire. Dans cette entreprise poétique de réhabilitation elle nous amène également à repenser le cheveu, sous l’angle de ses qualités intrinsèques et plurielles, tout à la fois universel, naturel, autonome, produit de l’homme, support d’écriture, mesure du temps, et inscrit par son imputrescibilité dans une chronologie qui nous échappe. Les intérêts et symboles sont donc légion dans cette esthétique du reste et de la perte, puisqu’à l’expérimentation plastique s’ensuit une déconstruction théorique, à la disgrâce s’ensuit une renaissance, nous faisant par là même entrevoir un autre possible.
Juliette Paillou