Au-delà de la tapisserie murale traditionnelle, telles que les oeuvres de Mario Prassinos ou de Michel Tourlière, l’art textile englobe la troisième dimension avec des oeuvres de Daniel Graffin, Ziane Lerminiaux-Forest, mais également le rapport à la structure, à la matière, à la texture, à l’architecture, ou ce que l’on qualifierait de nos jours « d’installation » démontrant ainsi un éventail très large des différentes techniques et matériaux utilisés : cordes, coton, acétate, terre cuite… à travers les œuvres de Edward Baran, Cécile Brocard, César, Roland-Jacques Galice, Jeanne Gerardin, Daniel Graffin, Jacqueline Guillermain, Ziane Lerminiaux-Forest, Marie Molinier, Michel Tourlière, Robert Wogensky…
En complément de ce fonds historique de textiles, des oeuvres acquises plus récemment à des plasticiens contemporains utilisant le tissu ou le fil sont également présentées parmi lesquels Louis Cane, Claude Garanjoud, Carolle Bénitah, Corinne De Battista, Edith Laplane…
Oeuvre présentée pour Corinne de Battista
« La saucière » (saucière, satin et perles), elle fait partie d’une série d’objets du quotidien, dans un premier temps issus de mon héritage familial (objets, photographies, linge de maison, meubles et accessoires divers), puis dans une deuxième démarche ils peuvent être récupérés, chinés ou collectés dans différents endroits. « Objets inanimés avez-vous donc une âme ? », interrogeait le poète Alphonse de Lamartine. C’est l’idée que nous projetons sur certains objets du quotidien des significations personnelles positives ou négatives. Tous ces objets, matériaux ou photographies, constituent une « matière première ». Cette matière va déclencher une idée, engendrer une transformation, pour finalement se matérialiser dans une œuvre ou une installation qui va donner au spectateur quelques clés, sans en révéler totalement et explicitement le contenu.
Oeuvres présentées pour Edith Laplane
Les caryotypes brodés de Louis et Lucrèce sont les oeuvres acquises par le Musée des Tapisseries et présentées dans cette exposition .
A Aix en Provence, au XVII eme siècle, Louis de Mercoeur, Duc de Vendôme, et Lucrèce de Forbin-Sollièse s’aiment, veufs tous les deux ils ne peuvent cependant pas d’unir. Louis XIV cousin de Louis de Mercoeur refuse car Lucrèce n’est pas de sang royal. Le roi le fait cardinal pour appuyer son interdiction. Le Pavillon de Vendôme est édifié pour abriter leurs amours.
La royauté apparaît ici comme une sorte d’anomalie génétique qui va empêcher l’épanouissement d’un homme.
Son blason porte 3 fleurs de lys, raison pour laquelle je les ai brodées sur son caryotype (carte des gènes/chromosomes qui régissent les caractéristiques génétiques de chacun)