Dimensions : 84x64cm
« Le bel ordinaire » est constitué d’un canevas remarquablement réalisé à partir du dessin d’un grand bouquet de fleurs. Je récupère des canevas très anciens, souvent réalisés entre les années 1930 et 1960. Cet ancienne broderie de points couchés, très simple mais longue à réaliser est entourée d’un cadre doré. Ce genre de broderie/tableau servait à orner et décorer un intérieur souvent peu chaleureux, sans tapisserie, car trop couteuse ; ils étaient réalisés par des gens modestes ou la petite classe moyenne. Ils ne pouvaient s’offrir une œuvre d’art. J’aime la matière lourde et épaisse de ces canevas vintage, et les couleurs de ces modestes points couchés. Une fois enlevée du cadre, et lavée la matière révèle toute la vivacité des couleurs, l’épaisseur de la matière, et les points à l’arrière, étonnants dans leur finition, jamais identique. Ces objets m’intriguent, me renvoient à un ailleurs.. Pour ce bouquet, j’ai brodé les mots « le bel ordinaire »* car cette réalisation m’inspire un respect et une humilité, et l’on découvre aussi la valeur travail. Ces réalisations ont une richesse polysémique importante.
« Exposition Working Class Héro », exposition collective, Musée Géo-Charles, Echirolles, Auvergne. FR
« Le bel ordinaire » est présenté avec un poème de Michel Butor, qui évoque le travail, et il a été exposé avec cette composition particulière, par la conservateur et commissaire du musée, Elisabeth Chambon. Les autres artistes : Julien Prévieux, Régis Perray, Blux, Estefania Penafiel Loaiza.
* L’expression vient de l’ouvrage, Ethnologie du décor en milieu ouvrier, le bel ordinaire de Joëlle Deniot, Editions L’harmatan, collection Logique sociale, 1995.
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