Dimensions : 43x28x26cm
Robes, tabliers, poupées miniatures, env.43x28x28cm , 2016.
Comme d’autres de mes travaux, ceux-là font resurgir des souvenirs de l’enfance. Ils remontent à un âge où, fascinée par une collection de poupées folkloriques que possédait une de mes grands-mères, je tentai de les saisir pour le jeu. Je me souviens avoir eu conscience du kitsch de ces miniatures et que c’était justement ça que j’aimais et que je désirais posséder, je me souviens de m’être interrogée sur la dimension exacte des petits corps en plastique dissimulés sous les robes raides et colorées. Sur de possibles sous-vêtements, ou de probables chaussures. Or l’interdiction tomba : « on ne touche qu’avec les yeux ». Le sacré qui auréolait ces poupées sans valeur pécuniaire franche, devait l’emporter sur ma convoitise.
Maintenant grandement adulte, moi seule vivante parce qu’orpheline de l’aïeule, je peux retendre la main vers les figurines, à la fois dérisoires et essentielles. Et les saisir pour enfin voir le dessous des choses.
Paradoxalement, ou complémentairement, par cette distance acquise se clame aussi la force de l’héritage des gestes appris : si je produis ces compositions textiles, c’est que j’ai profondément absorbé, par l’observation et le mimétisme, les gestes patients des femmes anciennes qui cousaient et que je suis devenue, à mon tour, patience et persistance.
Le titre de l’oeuvre et la forme du chapeau doublent le travail d’une référence mystique : celle de la célébration de Sainte-Lucie, la « Lucia » nordique, porteuse d’une couronne de cierges ardents.
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